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Affaire Naël: Entre Violences Policières et Ingratitude De La Minorité Française

Maman d’Elson Kuku Sanches assassiné en 2009 au Portugal par un policier

Une nouvelle affaire de violences policières vient d’ébranler la sphère médiatique et politique française. Naël, jeune adolescent de 17 ans fut abattu par un policier pour refus d’obtempérer. Bien évidemment, ce fait fut repris par tous les journalistes et figures médiatiques à tendance socialiste, et par les descendants d’immigrés exploités par le passé, dont les enfants, à présent diplômés, utilisent leurs connaissances comme une vengeance à l’égard du sort de leurs parents. Nesrine Slaoui ou Siham Assbague en incarnent l’image.

Avant même que la police ait pu entendre la version du tireur, les réseaux sociaux, comme à leur habitude, ont préféré jouer les justiciers. La victime, que l’on ne connaît pas, n’est pas responsable et le tireur policier, probablement blanc, et a tort, car blanc et policier. Ce déferlement de colère ne durera que trois semaines, avant que le phénomène ne redescende. En 2019, peu avant les manifestations orchestrées de Black Lives Matter qui permirent à Assa Traoré de faire un parallèle entre Floyd et la mort de son frère qui fut auparavant condamné pour le viol de son co-détenu, le cas d’ Ange Dibenesha fit le tour des réseaux et de la presse, dans un climat social français fait de violences policières inouïes à l’égard des Gilets Jaunes.

Dibenesha avait été interpellé à la porte d’Italie à bord d’une voiture qu’il conduisait sans permis. Très vite, la situation dégénère lorsque le jeune homme ingère une substance inconnue, qu’il finit par régurgiter quelques instants plus tard, convulsant; il s’agissait de près de 25 grammes de cocaïne. Ce dernier souhaitait probablement dissimuler les preuves d’un trafic. En effet, Dibenesha était défavorablement connu de la police pour des affaires liées au trafic de drogues. Pourtant, puisque son décès tragique impliquait la présence de policiers blancs, les réseaux sociaux et les journalistes d’origine immigrée se sont empressés de crier à la “Justice pour Ange”, bien que ce dernier ait été en tort.

Mais comme toujours, le cas d’Ange Dibenesha ne fut plus jamais mentionné par ceux là mêmes qui réclamaient justice, car confrontés à la réalité de la vie gangstérine menée par le défunt.

Pour le jeune Naël, la même dynamique perdure. D’origine maghrébine, l’enquête ne nous a pas encore donné d’informations précises sur le background social du jeune homme. Si le tir du policier est brutal, une réalité demeure. Un ensauvagement de la quatrième et cinquième génération d’immigrés, nés entre la fin des années 1990 et le milieu des années 2000 est réel. Les descendants de négro-africains et de maghrébins tuent. Ils ne tuent peut-être pas toujours de Blancs, mais ces derniers se massacrent en toute impunité, sans que cela n’émeuve vraiment les activistes.

Cependant, si les groupes activistes défenseurs des victimes de violences policières qui calquent les procédés afro-américains nourrissent le manichéisme, l’éducation donnée par les parents de ces enfants, la misère des sphères des banlieues ainsi que les limites de ces groupes immigrés considérés à tort comme d’éternelles victimes, ne sont jamais mis en lumière, si bien que les policiers sont eux-mêmes tenus responsables de la dérive d’enfants abandonnés par leurs propres parents épuisés, défaillants en plein échec. Une fois de plus, cette mise en lumière pourrait mettre un terme à la propagande manichéenne malhonnête soutenue par ces groupes activistes friands de capitalisation. A Marseille, terre de dérives et de dysfonction gangstérine, le phénomène des baby-killers présent dans les mafias du sud de l’Italie est devenu courant. Là, des tueurs à gage de dix-sept ou dix-huit ans sont capables d’assassiner contre de l’argent, mais surtout pour le plaisir de le faire. Pire encore, pour les plus jeunes délinquants d’origine négro-africaine, ces derniers n’ont parfois aucun problème à exploiter la douleur de l’esclavage et de la colonisation afin de justifier leurs activités violentes et illégales. Cette dérive pose problème aux associations qui, par arrogance, se refusent à se mettre en lumière dans la vérité totale, car désireuses de contrôler une image qui n’est pas réelle. Face à l’ennemi blanc autoritaire, il faut montrer l’image d’une communauté digne et forte, qui n’existe pourtant pas, car rongée et détruite de toutes parts.

La France, au même titre que le Royaume-Uni, fut l’une des plus grandes puissances esclavagistes et coloniales des siècles passés. En ce sens, la présence minoritaire sur le territoire français est profondément variée. Elle inclue les populations des DOM-TOM (Guadeloupe, Martinique, la Réunion entre autre), mais aussi une bonne partie des descendants de l’Afrique francophone à savoir les fils de Sénégalais, de Maliens, de Gabonais, Congolais ou encore de Maghrébins.

Si son potentiel sur la scène politique internationale a fortement baissé au cours de ces dernières années, la France reste l’une des nations les plus importantes dans le monde occidental. Elle est fondatrice en culture, politique de mouvements révolutionnaires qui ont marqué l’histoire européenne, mais aussi mondiale. La France est également une terre de penseurs, d’intellectuels. Cependant, ses institutions demeurent bien trop vieillissantes, passives et rétrogrades quant au traitement des minorités issues de l’ancien monde esclavagiste et colonial. Comme nous l’avons abordé dans les anciens articles, la France, pays latin à la douce subtilité et rigueur germanique, a pour propagande coloniale celle du métissage.

Là où les Blancs du nord de l’Europe, tels que les Belges, les Hollandais et les Anglais ont toujours privilégié l’apartheid et la séparation, les Espagnols, Portugais, Italiens et Français n’ont jamais hésité à mettre en avant le mélange. Toutefois, ce mélange demeure propre à la propagande coloniale et les minorités, pourtant désireuses de devenir françaises dès les années 1980, ne furent jamais vraiment prises au sérieux par les institutions. Ces dernières ont vécu le rejet, l’exclusion, mais elles furent aussi exposées à la construction élitiste de la société française qui ne donne pas toujours sa chance à tous.

Cependant, malgré l’élitisme institutionnel, la France demeure un pays ambigu vis-à-vis du rapport à la race et au racisme. Dès le début du XXème siècle, la France fut une terre de libération privilégiée pour les Afro-Américains qui fuyaient la violence de la ségrégation. Au même moment, les institutions françaises méprisaient les Antillais et les Africains colonisés.

Toutefois, parmi tous les pays d’Europe de l’ouest, les minorités négro-africaines et maghrébines de France demeurent les plus chanceuses quant à leur possibilité de réussite et d’insertion. L’acceptation de la fluidité raciale au sein de la sphère française aurait pu être une facilité de réussite. La culture française, est valide et riche, au sein de laquelle un bon métissage correct et sensé aurait pu faciliter les rapports politiques. Malgré l’aspect sectaire des institutions françaises, les politiciens acceptent malgré tout de tendre l’oreille sur les questions liées à l’esclavage et à la colonisation. L’humanisme français, bien que limité, permet à tous les individus de s’exprimer et de combattre pour leurs droits, si bien que les sans-papiers africains organisent des protestations au centre de Paris sans être inquiétés, afin de réclamer leurs droits.

Mais il semblerait que les descendants d’immigrés, soient le reflet direct de leurs autorités qu’ils tentent de combattre: les deux camps ont pour mère l’arrogance et l’absence de remise en question.

Les descendants d’immigrés du nord de l’Europe souffrent de la froideur de la police, il est vrai, mais c’est aussi dans le sud de l’Europe, plus particulièrement au Portugal et en Espagne que la barbarie policière fait rage dans le plus grand silence médiatique, aussi bien portugais qu’espagnol. Ces deux nations furent récemment marquées par la dictature de salazariste et franquiste. Si nous savons que les institutions françaises ont utilisé la police comme milice d’oppression à l’encontre des Noirs par Napoléon Bonaparte qui décréta l’interdiction des mariages mixtes entre Africains et Blancs, les techniques policières espagnoles et portugaises modernes prennent source également au sein des techniques de torture des deux dictatures. De ce fait, le sort des Cap-Verdiens, des Guinées au Portugal, ou des Afro-Dominicains, Afro-Cubains et Africains de l’ouest en Espagne est bien pire que celui des minorités françaises qui ne subissent pas le tiers d’une telle violence. Malgré le racisme institutionnel, les Noirs de France sont malgré tout visibles, là où ceux du Portugal et de l’Espagne sont isolés sciemment. Les policiers portugais et espagnols enlèvent, séquestrent et n’hésitent pas à torturer les personnes arrêtées, encore plus lorsqu’elles sont d’origine africaine. La violence policière portugaise se traduit par les coups, mais aussi pour le manque de considération des immigrés cap-verdiens qui vivent dans une pauvreté au sein même de Lisonne. Ces derniers sont les premières victimes des politiques de gentrification au sein du pays, là où la police n’hésite pas à les déloger sans merci, à détruire leurs maisons.

En 2019, Claudia, mère de famille d’origine angolaise fut battue à coup de matraques par des policiers portugais blancs. Bien plus tôt, en 2009, l’adolescent Elson “Kuku” Sanches, d’origine cap-verdienne également fut abattu d’une balle dans la tête par un policier qui dit avoir craint pour sa vie, bien que Sanches, n’étant pas armé, ait tenté de fuir le policier dans le sens opposé. Le policier fut acquitté.

Si la violence policière portugaise et espagnole est forte à l’égard des Africains et Afro-Antillais criminalisés, la communauté des gens du voyage en est également victime.

Contrairement aux Français noirs, les Afro-Portugais et Afro-Espagnols sont isolés, n’ont aucune possibilité de s’exprimer, sont persécutés, assassinés, (récemment, le meurtre de Bruno Candé) et la violence du passé esclavagiste et colonial n’est jamais abordé publiquement. Ces derniers n’ont aucune chance, pourtant, les Français noirs se sont quant à eux enfermés dans un cadre de victimisation, bien que leur situation soit bien plus avantageuse que celle des autres communautés du nord de l’Europe, mais surtout du sud.

Les descendants d’immigrés négro-africains et nord-africains ont eu en leurs mains le potentiel, la possibilité de faire de leurs remparts une force terrible afin de construire dans l’adversité. Si les Asiatiques venus de Chine, du Cambodge, du Laos ou du Vietnam dans les années 70 sont parvenus à construire ainsi, à créer une bonne économie, les Africains et Nord-Africains, par leur arrogance, souhaiteraient davantage que le monde s’accorde à suivre leurs désirs, plutôt que d’accepter l’adversité afin de forger un héritage qui demeurera dans l’éternité. Les autres descendants d’immigrés vivant dans le nord de l’Europe sont dépourvus de cette chance. Les Anglais, Belges, Hollandais et Allemands noirs sont non seulement méprisés par leurs institutions qui ne les regardent pas, mais ils n’ont pas les mêmes chances que les Africains de France, dès lors que la communauté antillaise, bien qu’imparfaite, diffère fortement car ayant marqué l’histoire.

En près de cinquante ans de présence sur le sol français, les descendants d’immigrés africains n’ont jamais rien construit de véritable, et se sont surtout spécialisés dans la victimisation politique, et récemment, dans le marchandage capitalisable de la souffrance des leurs. En ce sens, l’exploitation des cas de violences policières permet de nourrir cette vision manichéenne afin de tenter de sensibiliser les institutions.

Ainsi, dans ce cas de violences policières, la culpabilité doit être toujours pointée sur la brutalité du policier blanc raciste, mais les activistes noirs français ne cherchent jamais à pointer les autres coupables du doigt, à savoir les parents défaillants des victimes, la violence des gangs qui sévit, l’ultra-violence des jeunes afro descendants issus des quartiers et leur rapport irrationnel à leur société. Le but de l’activiste noir du quartier n’est pas d’aider véritablement, mais de devenir le nouveau leader égocentrique d’une communauté faite de chaos et d’échecs, afin d’en marchander la souffrance encore plus. De ce fait, les cas de violences intracommunautaires ne sont jamais mises en avant par quiconque dès lors qu’elles démontreraient que la barbarie policière utilisée à l’égard de certains descendants d’immigrés ne s’inscrit pas toujours dans un rapport d’oppression de Blancs contre des immigrés éternellement opprimés, mais que la violence policière pourrait être une réponse à l’explosion de folie meurtrière qui affecte les groupes immigrés dès le plus jeune âge. Plus la violence intracommunautaire augmente, plus la violence policière finira par s’étendre.

Par Victoria “VKY” Kabeya. Tous Droits Réservés, 2023

[1] Sasin, Marie, “Décès d’Ange Dibenesha : l’homme avait ingéré 25 grammes de cocaïne”, RTL, 2019 https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/deces-d-ange-dibenesha-l-homme-avait-ingere-25-grammes-de-cocaine-7797362748

[2] Cabot, Cyrille, “MORT D’ANGE DIBENESHA: LA PISTE D’UNE “INTOXICATION AIGUË” CAUSÉE PAR DE LA COCAÏNE”, AFP, 2019 https://www.bfmtv.com/police-justice/mort-d-ange-dibenesha-la-piste-d-une-intoxication-aigue-causee-par-de-la-cocaine_AN-201904040095.html

[3] “Ange Dibenesha Marifa est mort après une probable « intoxication aiguë » à la cocaïne”, LE MONDE, 2019 https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/04/mort-d-ange-dibenesha-marifa-probable-intoxication-aigue-a-la-cocaine_5445899_3224.html

[4] Gautronneau, Vincent “Règlements de comptes : le profil inquiétant de Mattéo F., tueur à gages marseillais de 18 ans”, Le Parisien, 2023 https://www.leparisien.fr/faits-divers/marseille-matteo-f-tueur-a-gages-de-18-ans-derriere-une-serie-de-reglements-de-comptes-19-05-2023-J5RYQKEVSJC33GGMEVPS4QNJBI.php

[5] Gautronneau, Vincent, Décugis, Jean-Michel “Fusillades à Marseille : derrière la guerre entre Yoda et DZ Mafia, deux caïds cachés à l’étranger”, Le Parisien, 2023 https://www.leparisien.fr/faits-divers/fusillades-a-marseille-derriere-la-guerre-entre-yoda-et-dz-mafia-deux-caids-caches-a-letranger-01-06-2023-EPKOX3VS6BELNLJMVUL2Q7AXZ4.php

[6] De Sousa, Ana Naomi, “Lisbon’s bad week: police brutality reveals Portugal’s urban reality”, The Guardian, 2019 https://www.theguardian.com/cities/2019/jan/31/lisbons-bad-week-police-brutality-reveals-portugals-urban-reality

[7] De Sousa, Ana Naomi “Young black Portuguese men take police brutality case to court”, Al Jazeera, 2018 https://www.aljazeera.com/features/2018/10/27/young-black-portuguese-men-take-police-brutality-case-to-court

[8] McCurty, Alyssa, “5 Portuguese police officers suspended for alleged torture of migrant workers”, AA.com, 2022 https://www.aa.com.tr/en/europe/5-portuguese-police-officers-suspended-for-alleged-torture-of-migrant-workers/2468267

[9] “Portuguese police charged with ‘torture’ of black men”, DW, 2017 https://www.dw.com/en/portugal-charges-18-police-with-torture-of-young-black-men/a-39650215

[10] “Portugal, 2022”, Amnesty International https://www.amnesty.org/en/location/europe-and-central-asia/portugal/report-portugal/

[11] “Après la mort de Naël à Nanterre, sa mère appelle à une marche blanche ce jeudi”, Huffington Post, 2023 https://fr.news.yahoo.com/apr%C3%A8s-mort-na%C3%ABl-%C3%A0-nanterre-093620293.html

[12] Pereira Miguel, Demony, Catarina “‘Racism kills’: hundreds protest after Black actor shot dead in Lisbon”, Reuters, 2020 https://www.reuters.com/article/us-portugal-protests-racism/racism-kills-hundreds-protest-after-black-actor-shot-dead-in-lisbon-idUSKCN24W2X5

[13] Ramalho Da Silva, Beatriz “Portugal: Deadly racism, far-right growth draw global concern”, Al Jazeera, 2020 https://www.aljazeera.com/features/2020/9/14/portugal-deadly-racism-far-right-growth-draw-global-concern

[14] Vidal, Marta, “The murder of Bruno Candé has put racism – and colonial amnesia – under the spotlight in Portugal”, Equal Times, 2020 https://www.equaltimes.org/the-murder-of-bruno-cande-has-put?lang=fr

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